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Le bain de nature, une parenthese sacree.

  • baudinjulie
  • 1 août
  • 4 min de lecture

Dans un monde hyperconnecté, où tout est de plus en plus virtuel, nous ne nous sommes jamais autant sentis isolés, oubliant que notre corps est un écosystème en interaction constante avec les autres écosystèmes.

Nous nous sommes coupés de la nature, de notre nature, avec tout ce que cela entraîne : mal-être, anxiété, perte d’identité, manque d’initiative, déficit d’attention ...

Le «syndrome  de manque de nature», un concept développé par Richard Louv, dans son livre Le dernier enfant des bois, publié en 2005, fait d’ailleurs référence à ce phénomène.

Et si nous réapprenions à nous relier à notre mère la Terre et à ses cycles, comme le font les peuples premiers, et comme le faisaient nos ancêtres celtes ?

Et si ce lien sacré nous permettait de nous reconnecter à nous-même, aux autres, et à la vie ?

 

Dans les pas des druides 

Dans la tradition celtique, l’année se déploie de façon circulaire, en une spirale où chaque étape symbolise une transformation intérieure, en lien avec les saisons :

•  Samhain marque la mort de l’été et le passage au nouvel an, les 31 octobre et 1ernovembre. On honore les ancêtres.

•  Yule, célèbre le solstice d’hiver, les 21-22 décembre, et le soleil renaissant.

•  Imbolc,  le 1er février, correspond à la montée de la sève.

•  Ostara, les 20-21 mars, est un temps de promesses. C’est l’équinoxe de printemps.

•  Beltaine, le 1ermai, marque l’apparition des pousses.

•  Litha, le 21 juin, célèbre le solstice d’été, la plénitude.

•  Lugnasad, le 1eraoût, annonce les moissons.

•  Mabon, marque l’équinoxe d’automne, les 21-22 septembre, et célèbre l’abondance des récoltes.

 

Chaque fête, associée à des plantes et à des arbres considérés comme sacrés, a une signature vibratoire particulière : si marcher dans les brumes de Samhain, quand le voile entre les mondes s’amincit et se déchire, interroge nos pertes, nos deuils et notre finitude, la lumière de Beltaine nous ramène à la vie et à la joie, alors que tout bourgeonne.

La terre détrempée d’Imbolc, le vent sec de Lugnasad, les frondaisons flamboyantes de Mabon nous impactent différemment et nous rappellent notre symbiose avec la nature et combien il est important de la respecter, comme on respecte une mère.

Car la nature fait aussi partie de nous, et nous portons, en nous, tous les règnes : minéral, végétal, animal, en lien avec les quatre éléments, qui sont les fondements de toute vie.

 

Une « médecine » des quatre éléments

Ainsi l’élément terre est représenté par  le règne minéral. Il est stabilité, force de cohésion. La saison qui lui correspond est l’hiver. Ce sont les os, les muscles et les tissus de notre corps.

L’élément eau est relié au règne des champignons, à la gestation, en correspondance avec l’automne. Ce sont nos émotions, et tous nos liquides corporels : le sang, la lymphe, les urines...

L’élément air, représenté par le peuple des oiseaux, est associé aux échanges gazeux entre les organismes vivants, à la communication, et il correspond au printemps. C’est l’air de nos poumons, et tout ce qui génère des échanges dans notre corps.

L’élément feu, représenté par le règne animal, est force de transformation. Sa saison est l’été. C’est notre feu digestif et tout ce qui se rapporte à l’énergie.

Quant au cinquième élément, l’éther, il est la quintessence des quatre autres et se trouve dans les graines et les fruits des plantes.

Tout, dans la nature, est sacré et évoque les cycles de mort et de renaissance que nous traversons tous au cours de nos vies. Sa contemplation est source d’émerveillement, nous rappelant que la vie prend soin d’elle même.

 

Une immersion sensorielle qui fait du bien.

Le «bain de nature» n’est pas une simple randonnée. Il s’agit de faire silence et de réveiller nos mémoires ancestrales «druidiques», avec nos sens grand ouverts, pour se relier à la sacralité du vivant.

L’invitation est de se mettre à l’écoute d’un bruissement de feuilles, d’un battement d’ailes, du cri de la chouette, de suivre le vol d’un bourdon ou d’un papillon, de savourer un fruit gorgé de soleil, cueilli au détour d’un chemin, d’observer les jeux de lumière dans la canopée, de caresser les écorces, de chercher les indices d’une présence animale, ou encore de se purifier à l’eau d’une source…

Les parfums de fleurs, au printemps et en été, les odeurs de chlorophylle, de champignons et de feuilles en décomposition viennent stimuler notre odorat.

Certains végétaux libèrent des terpènes, dont les vertus thérapeutiques ne sont plus à démontrer. Parmi les effets bénéfiques, on note une baisse du taux de cortisol, l’hormone du stress, de la tension artérielle, une amélioration de l’humeur, du sommeil, de la concentration, un renforcement du système immunitaire….

La connexion à la nature, au fil des saisons, n’améliore pas seulement l’état de santé, elle développe aussi la capacité à vivre le moment présent. Elle favorise l’introspection, la créativité, et renforce le sentiment d’appartenance à tout le vivant et au cosmos. Elle enseigne la simplicité, l’humilité et l’impermanence, et rend disponible à la beauté ; nous réalisons alors qu’il est urgent de revenir à l’essentiel.

Nos ancêtres savaient !

 

Annick et Guy Lalière


Guy Lalière observant des fruits d’orme champêtre. Crédit photo : Emmanuel Boitier
Guy Lalière observant des fruits d’orme champêtre. Crédit photo : Emmanuel Boitier

         


 
 
 

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